Pourquoi une série de 3 articles sur les innovations urbaines ?

L’incubateur du Matériaupôle, situé au 6, rue Pasteur à Vitry-sur-Seine, est un exemple fort des contraintes et opportunités offertes par le foncier transitoire d’Ile-de-France. Cet espace nous a été proposé par la Mairie de Vitry, sous la forme d’une mise à disposition en attente de démolition. Le développement de cette offre a été motivé par les besoins de nos adhérents. Plus particulièrement d’espaces besoin croissant d’hébergement d’activité parmi nos pour le prototypage et l’expérimentation.

Les articles de 94 Citoyen sur le foncier ( ici sur l’industrie en Ile-de-France  et  là sur le besoin d’extension du marché de Rungis) ont donc eu un certain écho chez nous. Car le Matériaupôle vit le manque de foncier en Ile-de-France. A travers nos structures adhérentes, TPE et PME du territoire, mais aussi en tant qu’espace d’incubation.

Ainsi, au cours d’une série de trois articles (dont vous lisez le premier), nous partagerons notre expérience, nos constats et nos idées de développement.

Industrie cherche millions de m2 en Ile-de-France

Un foncier productif sous pression en Ile-de-France.

Du fait de la pression foncière, les activités économiques se déplacent de plus en plus vers la grande couronne. A tel point que la petite couronne a perdu 30ha par an de foncier productif depuis 2003 (selon la commission du développement économique régional de la CCI).

Pourtant, il reste aujourd’hui, près de 8000 hectares de friches industrielles en France (source Valgo, voir ici). Le mouvement d’occupation des friches amorcé depuis plusieurs années par des associations culturelles est un énorme pas en avant dans la valorisation du territoire. On peut féliciter Plateau Urbain pour les Grands Voisins, ou encore la Station – Gare des Mines de collectif Mu.

Depuis plusieurs années les espaces urbains trans-usages se sont multipliés. Les centres commerciaux/de loisirs “Bercy-Village” montrent de nouveaux modèles de lieux de commerces et vie (voir ici sur l’excellent blog Trans-City) . Ce type de projet peut aller plus loin, comme à Lyon avec  le quartier ” Confluence”  situé dans une ancienne friche. Le lieu regroupe des logements,  des espaces culturels et d’activité économique (déjà +800 entreprises et 25k salariés prévus à terme) – cependant le secteur secondaire et BTP représentent moins de 10% de l’activité sur ce site.

Lyon-Confluence quartier mêlant logement culture et activité économique, mais est peu tourné vers l’industrie, malgré un fort potentiel local…

Il nous semble temps de renforcer la tendance en réouvrant les friches à l’activité productive du secondaire. Car le secteur secondaire innovant est idéal pour l’animation d’un territoire attractif. Il est riche en emplois valorisants, souvent mieux rémunérés que dans le tertiaire, à qualification équivalente. Et surtout, il est porteur d’innovations impactantes pour le quotidien et l’environnement.

Car le secteur secondaire se renouvelle en Ile-de-France !

L’activité industrie et d’innovation représente encore 440 000 emplois, soit plus de 10 % des emplois de l’Ile-de-France, part variant jusqu’à 20% selon les départements. Son importance ne doit pas être sous-estimée.

D’autant plus que ce secteur vit une véritable révolution grâce aux nouvelles technologies, dont des sujets sur lesquels travaillent nos adhérents, tels que :

  • Les multiples technologies associées à la fabrication additive :

 

  • Le développement de nouveaux matériaux de construction :
  • Et beaucoup d’autres…

 

 

 

 

Le secteur secondaire ne doit pas être réduit au symbole de l’usine polluante qui serait une plaie pour la qualité de vie locale. Ce n’est plus la réalité. Dans le deuxième article de la série, nous verrons que l’industrie peut s’inscrire dans les nouvelles formes d’architectures, moins voraces en empreinte au sol et en énergie.

Mais l’écosystème actuel n’est pas adapté pour les accompagner.

Malheureusement le secteur secondaire ne bénéficie pas d’autant de structures d’accompagnement (incubateurs et pépinières) que le tertiaire.

Pourtant, les nouveaux fleurons du secondaire qui innovent dans ces domaines ont besoin de travailler avec les pôles de recherche existant en couronne d’Ile-de-France. Mais aussi d’avoir accès à des machines coûteuses. Les espaces de mutualisation (type Fablab) sont un levier fort, mais n’offrent pas le service d’accompagnement  (financement, structuration, etc…) qui manque encore dans ce secteur. Cet aspect-ci sera aussi approfondi dans le deuxième de la série.

Ces entreprises ont besoin de terrains bien reliés aux voies de communication (et notamment au réseau de transports en commun)   plutôt que de très grandes surfaces isolées. L’enjeu pour elles, est de capter des compétences et ressources humaines qualifiées et locales. Le recrutement, la sous-traitance ou le partenariat sont autant de moyens à leur disposition. Mais un temps de transport élevé est un frein fort lors du recrutement.

La valorisation transitoire des friches ouvrirait des espaces à moindre coût pour les start-ups et PME. Des espaces ouverts à la collaboration interfillière : des entreprises aux marchés différents mais qui partagent des besoins semblables. Et ces entreprises sont pourvoyeuses d’emplois sur le  territoire, à titre d’exemple, ~ 20 personnes travaillent quotidiennement au 6, rue Pasteur pour 120m² de friche urbaine.

Le 6Pasteur, notre incubateur commence à se faire petit, nous explorons les opportunités d’extension de l’incubation.

Dans les deux prochains articles, nous reviendrons plus précisément sur :
  • Les besoins propres aux entreprises du secondaire.
  • Les potentiels d’évolution de ces espaces, leur préfiguration des usages à venir, sur place, mais aussi dans l’industrie de demain.
  • Les avantages  pour les propriétaires de foncier (publics et privés).

Antoine Clousier

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